Seraphin Soudbinine, un artiste unique et audacieux
Seraphin Soudbinine, un artiste unique et audacieux
Seraphin Nikolaevich Soudbinine (1867-1944) est un sculpteur et céramiste russe au parcours fascinant. Né en Russie, il débute sa carrière dans le théâtre avant de se tourner vers les arts plastiques grâce au soutien de Savva Morozov, mécène russe, qui lui permet de s’installer à Paris. Là, il devient élève et praticien d’Auguste Rodin, collaborant pendant une décennie à des œuvres majeures comme La Main de Dieu. En parallèle, il sculpte des bustes de grandes figures russes, tels que le Buste de Leonid Sobinov en 1909, réalisé en taille directe, et le Portrait d’Alexandre Scriabine en bronze.
Un artiste exposé et reconnu
Soudbinine participe à sa première exposition en 1905 lors du Salon d’Automne, où il expose régulièrement. Il est particulièrement acclamé pour son bronze original Les Monstres endormis en 1906, qui illustre son attrait pour le cauchemardesque. À partir de 1910, il participe également au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, se démarquant par des œuvres aux registres variés.
Des collaborations et une exploration de l’art déco
Soudbinine collabore avec des artistes renommés comme Paul Jeanneney pour créer La Douleur en 1907, une sculpture en grès. Plus tard, il explore l’art déco avec Jean Dunand, produisant des œuvres uniques, dont certaines sont commandées par le grand collectionneur Solomon R. Guggenheim.
Un tournant vers la céramique
En 1923, après avoir découvert les céramiques orientales au Metropolitan Museum of Art, Soudbinine se lance dans la création de céramiques, installant lui-même des fours dans son atelier à Paris. Il conçoit des œuvres inspirées de l’art oriental, telles que des porcelaines ornées de couvercles en forme animale, tout en continuant à produire des pièces en grès. Ses créations, comme le Vase de 1935, témoignent de son habileté à travailler les reliefs. Malgré ce changement de direction, il reste fidèle à son intérêt pour le monstrueux, intégrant des figures cauchemardesques dans ses céramiques.
Un héritage durable
En 1941, un bombardement détruit son atelier et de nombreuses œuvres. Cependant, il poursuit son travail avec la Manufacture de Sèvres jusqu’à sa mort en 1944. Aujourd’hui, ses créations sont conservées dans des institutions prestigieuses telles que le Centre Pompidou, le MET de New York, et le musée de l’Ermitage. Ses œuvres continuent d’être prisées, atteignant plusieurs milliers d’euros sur le marché international.
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Buste de Leonid Sobinov, marbre (65,5 X 75 cm)
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