Pompon, un pas dans la modernité.

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Cote et estimation des sculptures de Pompon

Tout le monde connaît l’ours de Pompon exposé au Musée d’Orsay, et l’on pense souvent que c’est ce sujet qui fait l’unanimité des collectionneurs.

Si l'Ours est devenu, 100 ans après sa création, une icône de la sculpture moderne, l’ensemble de l’œuvre de Pompon, tout aussi novateur, reste encore méconnu, sauf pour les amateurs éclairés.

Il faut savoir que François Pompon attendra ses 67 ans pour sortir de l’ombre avec son monumental Ours blanc, exposé au Salon d’automne de 1922.

Mais au-delà de l’ours de Pompon, le répertoire de l’artistes est varié.

Tous les animaux sont rois pour l’artiste Pompon, et il a su finalement imposer sa vision intemporelle de l’animal, qui rend tellement reconnaissable les sculptures de Pompon.

Avant d’aborder la valeur d’une sculpture de Pompon et quels sont les sujets recherchés sur le marché de l’art, penchons-nous quelques instants sur l’artiste François Pompon.

François Pompon commence très tôt comme apprenti dans l’atelier de son père, qui exerçait le métier de menuisier-ébéniste.

Grâce à une bourse donnée par un curé, François Pompon déménage à Dijon et participe aux cours du soir à l’École des beaux-arts, en architecture, gravure et sculpture.

Le jeune artiste monte à Paris en 1875, et devient ouvrier marbrier. Les cours du soir à la Petite École lui permettent de rencontrer des professeurs, sculpteurs animaliers du 19ème siècle, qui lui font découvrir le Jardin des plantes, qui constituera pour Pompon un véritable déclencheur.

Vers les années 1880, les commandes apparaissent pour l’Hôtel de Ville de Paris par exemple, tout comme les expositions.

Le Salon de peinture et de sculpture l’accueille.

Puis en 1890, Auguste Rodin, qu’il plaçait dans son estime juste après Michel-Ange, l’engage comme praticien au dépôt des marbres.

Rappelons en effet que Rodin s’entourait de nombreux praticiens pour réaliser ses sculptures, comme Antoine Bourdelle dont la collaboration durera 15 ans.

François Pompon exerce ce métier de praticiens également pour d’autres sculpteurs, comme Antonin Mercié, ou encore Alexandre Falguière

Une date incontournable à retenir, celle de 1905 : C’est à partir de cette année-là que François Pompon décide de ne représenter que des animaux et oublie définitivement toute autre représentation. Tout le bestiaire de la basse-cour à l’ours polaire occupera désormais son esprit créatif.

Quelques années plus tard,  il crée en 1927 avec Edouard-Marcel Sandoz  un salon dissident en 1927  sous le nom du Salon des Animaliers Contemporains.

En 1931, Pompon forme le groupe des douze qui rassemble des disciples comme Artus, Hilbert, Lemar, Poupelet, ainsi que Paul Jouve ou Georges Guyot. Tous les amoureux des animaux étaient réunis pour défendre cette thématique d’artistes animaliers.

Pompon expose alors dans tous les salons qui reflètent les tendances modernes.

François Pompon est connu aujourd’hui comme étant un sculpteur animalier que l’on qualifie finalement de classique.

Mais il faut se remettre dans le contexte de l’époque, où personne avant lui n’avait aborder l’animal sous cet angle de la rondeur lisse  si caractéristique de Pompon

Pour en arriver là, Pompon est d’abord passionné par l’art d’Orient, surtout le japonisme. Connaisseur du musée du Louvre, il aime aussi l’art égyptien qui y est présenté. Cet animal-sujet est, à son époque, totalement à la mode grâce aux nombreux écrits sur la découverte de civilisations primitives.

Je vous parlais dans la vidéo sur le parcours des arts déco au Mad de François Lalanne dont l’idée de la conception de l’hippopotame I  lui était venue du Louvre d’un modèle mésopotamien.

Là nous sommes avec Pompon dans une même démarche, mais bien évidemment bien antérieure.

Après cette date décisive, les formes de ses animaux changent. Elles deviennent simplifiées, ou plutôt je préfèrerais le terme d’épurées :  les détails ne sont pas ce qui importent. Ce qui l’intéresse c’est de capter l’essentiel de l’âme animal.

 « Et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable. » François Pompon

Revenons à notre propos et découvrons les tendances du marché des ventes aux enchères pour l’artiste Pompon.

Les résultats des sculptures de Pompon s'étirent entre 3.000 et 250.000 euros.

Si la moyenne des sculptures oscille entre 15.000 et 30.000 euros, il faut s'attarder plus précisément sur les sujets des sculptures, les matériaux, bronze, pierre, plâtre, porcelaine pour décrypter l'estimation de chacune d'elle.

Les prix diffèrent tant et je vais vous expliquer pourquoi.

Contrairement à certains artistes, Pompon ne considère pas la taille directe supérieure à l’édition en bronze.

De son vivant, ses fondeurs sont Hebrard et Valsuani

En 1906 il établit un contrat avec Adrien Aurélien Hébrard : c’est là que Pompon expérimentera les patines « japonisantes » mouchetées.

Pompon contrôlait chaque pièce qui sortait des ateliers, ciselant lui-même et exécutant les patines quand il ne réalisait pas intégralement certaines pièces, sans cachet de fondeur dans ce cas

Plus tard, chez Claude Valsuani, d’autres types de patine apparaissent sur des épreuves parfaitement lisses, conçues comme des glacis.

Pompon obtenait des tons que personne n’a pu reproduire après sa mort.

Les résultats des sculptures réalisées avant 1933 atteignent en général des prix certains : on peut citer le coq dormant de 1927 adjugé 35.000 euros

Si la thématique de l'ours de Pompon reste indémodable - le derniers ours en pierre daté de 1927 présenté aux enchères a atteint plus de 160.000 euros - de nombreux sujets plus inattendus, comme le bestiaire des oiseaux, pintades, foulque, canard attirent les collectionneurs.

Un goret en marbre réalisé autour des années 20 a été adjugé en 2022 à plus de 115.000 euros. Une pièce unique et rarissime sur le marché des ventes aux enchères.

Les cerfs et les panthères ont été un temps très à la mode, mais attirent encore de nombreux amateurs, mais ce ne sont pas les pièces de Pompon qui atteignent des prix aboutis, demeurant autour d'une fourchette de 12.000 à 20.000 euros. Il s’agit dans ce cas de tirage posthume, ce qui est le cas de nombreuses sculptures présentées en vente aux enchères.

Une exception quant au sujet, pour cette pièce historique le Grand cerf datée 1930, adjugée plus de 600.000 euros sur une estimation de 80.000 à 120.000 euros

Les sujets rares de Pompon attisent tout de suite l'engouement des acheteurs, comme cette grue au repos adjugée en 2022 à plus de 65.000 euros.

La sculpture de Pompon est moderne sans être moderniste : c’est l’état originel de l’animal qui est mis à jour.

Des sculptures comme « Le canard sur l’eau » évoquent le phoque de Brancusi.

C’est Brancusi et l’art funéraire roumain qui influencent Pompon lorsqu’il place « le condor » sur une haute colonne sur la tombe de son épouse.

« La cigogne » ou « la grue cendrée » de Pompon ont les mêmes formes ovoïdes que « l’oiseau d’or » de Zadkine (1920)

Comme vous le voyez les ponts entre les artistes sont toujours bien là, m’incitant toujours à mettre en avant une Tradition qui perdure et qui se transmet de générations en générations, chaque artiste accouchant d’une nouvelle réalisation qui lui est propre.  

Nous avons vendu de nombreuses sculptures de François Pompon en vente aux enchères.

Si vous possédez une sculpture de Pompon, qu’il s’agisse d’un biscuit, d’un plâtre, d’un bronze ou d’une pierre, nous vous communiquons une estimation gratuite.

Alors n’hésitez pas à nous contacter et nous seront ravis de vous recevoir à l’étude.

A bientôt sur expertisez enchères.

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