Gérard Schneider et l'abstraction lyrique
Portrait de Gérard Schneider
Gérard Schneider (1896–1986), peintre d’origine suisse, est l’un des grands maîtres de l’Abstraction Lyrique, mouvement qui a porté le triomphe de l’art abstrait à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Origines et formation
Premiers éveils
À quatorze ans, à Neuchâtel, Gérard Schneider découvre la peinture à travers Raphaël et Léonard de Vinci, guidé par son professeur Alfred Blailé. Dès 1919, l’influence de Delacroix, Courbet et Cézanne nourrira son inspiration lors de ses études à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, sous la houlette du peintre Cormon.
Vers l’abstraction
Jusqu’à 1939, il restaure des tableaux anciens et compose ses premières toiles abstraites, dont Figures dans un jardin (1936). Passionné de musique, il affine simultanément son sens du geste et du rythme.
Le tournant de 1944–1945
En 1944, animé d’une quête permanente de renouveau, Schneider se revendique peintre entièrement abstrait, s’opposant aux artistes puisant dans la nature, comme Bazaine ou Manessier.
Premières expositions et rayonnement
Salon des Surindépendants et Galerie Lydia Conti (1947)
En 1947, il expose avec Hans Hartung et Pierre Soulages au Salon des Surindépendants, puis présente treize toiles à la Galerie Lydia Conti, saluées par la critique.
Biennale de Venise et installation à Paris (1948)
Invité à la Biennale de Venise, il est reconnu parmi l’avant-garde. Il expose de nouveau à la Galerie Conti, choisit la nationalité française et s’installe définitivement à Paris.
Philosophie et geste artistique
« Il faut voir la peinture abstraite comme on écoute la musique : sentir l’intériorité émotionnelle sans chercher de représentation figurative », explique Schneider. Pour lui, l’abstrait libère le subconscient et s’apparente à une improvisation musicale, où chaque signe naît de l’état intérieur de l’artiste.
Affirmation et consécration internationale
De 1949 à 1952, avec Hartung et Soulages, il participe à de nombreuses expositions estampillant ces trois artistes comme les maîtres de l’Abstraction Lyrique. Entre 1951 et 1961, son œuvre s’impose en Europe, au Japon et aux États-Unis, notamment grâce à la Galerie Kootz.
Les « années lumière » (1962–1972)
Ses couleurs gagnent en amplitude : les aplats monochromes se déploient jusqu’à devenir formes, formant une alchimie unique entre couleur et espace.
Reconnaissance et héritage
Distinctions et rétrospectives
En 1975, il reçoit le Grand Prix national des Arts. Neuchâtel et Dunkerque lui consacrent d’importantes rétrospectives en 1983. Il meurt à Paris le 8 juillet 1986, laissant une œuvre flamboyante et inspirante.
Estimation et expertise
Vous souhaitez connaître la cote d’un tableau de Gérard Schneider ? Nos experts vous offrent une estimation en ligne gratuite et vous accompagnent pour la vente aux enchères la plus adaptée.
Gérard Schneider, composition, acrylique sur toile datée de 1974 vendue par Expertisez.com