Gérard Fromanger et la Figuration Narrative

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Gérard Fromanger, l'invention d'une nouvelle peinture d'histoire

 

Qui était Gérard Fromanger ?

Gérard Fromanger est un artiste français contemporaine né le 6 septembre 1939 à Pontchartrain (Yvelines)

Très jeune, dès les années 60, Gérard Fromanger s'impose comme une des personnalités de la scène artistique à Paris en participant à l'aventure de la Nouvelle Figuration et à l'invention d'une « Nouvelle Peinture d'Histoire ».

On considère qu'il participe ainsi au mouvement de la Figuration Narrative

Plusieurs générations d'artistes le précèdent du côté de son père, lui-même peintre amateur. 
Il dessine et peint depuis l'enfance en Normandie et à Paris. 
Après ses études secondaires, il suit les enseignements de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, puis les cours du soir de la ville de Paris, et ceux de l' Académie de la Grande Chaumière. Ici, le sculpteur César le remarque, lui prête son atelier et suit son travail pendant deux années.

Sa première exposition personnelle, Le tableau en question, se déroule à Paris en 1966. Il va ensuite s'attacher à peindre les lieux de vie urbains, coté rue, la série du Boulevard des Italiens (1971) par exemple.

Il se lie d'amitié avec le poète Jacques Prévert et Alberto et Diego Giacometti. Gérard Fromanger précède de quelques années une génération qui est en expansion au début des années Soixante et dont la vague démographique s'apprête à faire exploser les cadres institutionnels, dans l'université d'abord, dans la société des adultes ensuite et peut encore réserver quelques surprises et quelques difficultés dans les années à venir. Le peintre nous parle d'un univers urbain, de ses codes, ses rites, ses mythologies.

Il est un des fondateurs de l'Atelier des Beaux-Arts en mai 68, qui produisait des milliers d'affiches. Ensuite il a tourné des films-tracts avec Jean-Luc Godard. Quelques mois après les événements de mai, l'artiste installe place Blanche à Paris, puis place Alésia, ses ovnis, demi sphères transparentes et colorées qui intriguent inévitablement le passant. Celui-ci se reflète à l'intérieur et à l'extérieur des Souffles qui lui renvoient son image intégrée à la ville, agissant ainsi comme des révélateurs de l'environnement urbain, miroir transparent d'un monde en plein bouleversement. Son comparse, Jean-Luc Godard, filme les réactions des Parisiens. Tout deux subiront l'incompréhension policière et les Souffles seront détruits la nuit même.

Au début des années soixante-dix, il voyage en Chine, grâce au cinéaste hollandais Joris Ivens, deuxième voyage autorisé après la reconnaissance de la Chine populaire par De Gaulle, tout de suite après le voyage de Barthes, Sollers, Kristeva.

Tout en conservant la même technique, il fera ensuite des tableaux à caractère politique ainsi que des portraits de ses amis, Michel Foucault notamment. Plus tard il ajoutera une touche d'abstraction à sa peinture, tout en conservant ses figures rouges, qu'il prend dans les fils de son pinceau par des jeux de lignes.

Il expose dans de nombreuses manifestations internationales collectives et personnelles. Entre figuration et abstraction, formes et couleurs, Histoire et histoire d'art, silence et narration, la peinture de Gérard Fromanger montre, décode et libère les images et clichés du réel et des « mythologies quotidiennes ». Fromanger considère l'amitié des poètes, des philosophes, des écrivains, des peintres et des sculpteurs, des cinéastes, des musiciens, des architectes comme élément moteur de son processus de création.

Gérard Fromanger est peintre et c'est sa façon d'approcher la peinture qui colle à une époque et une génération. Nous n'en sommes pas encore à la vidéo, internet et le numérique. Ces outils là serviront, à la génération suivante. Nous en sommes à la photographie, au cinéma, aux médias classiques tels que la presse et l'édition. Ce à quoi la génération des peintres de l'école de Paris ne pouvait être sensible, ce sont bien ces artistes d'une nouvelle figuration qui l'ont saisi pour être en phase avec une nouvelle génération. L'image du monde que nous renvoie le peintre est passée à travers ses propres filtres, son optique personnelle, autant de termes qui relient, une fois de plus depuis la camera obscura, le peintre et le photographe.

Après avoir séjourné et travaillé en Normandie et en Camargue, en Chine et en Belgique, à Paris, Londres, Berlin, Tokyo, Abidjan et New York, il vit et travaille à Paris et à Sienne.

 

Déclarations de Gérard Fromanger:

En fait tous les peintres parlent. Il y a un besoin de parler au-delà du tableau et de la peinture. D’abord, les gens ne comprennent pas ce que l’on fait. Parfois nous non plus mais nous en comprenons un peu plus que les gens en général. Nous avons une légère avance. 
Comment pourraient-ils connaître tous les paramètres qui ont produit un tableau donné ? Souhaiteraient-ils les connaître ? Mais c’est vrai que les artistes sont amenés à avoir une réponse sur tout. Peut-être est-ce ma nécessité d’avoir l’illusion de participer à l’ensemble. Par contre, sur la peinture, oui, j’ai des choses à dire, par ma peinture même et en en parlant aux autres. Et là, j’ai un droit, j’ai une légitimité, plus exactement. C’est légitime que je le fasse et surtout personne d’autre ne peut le faire à ma place. Donc je dois le faire. 
Quand Gilles Deleuze, pour écrire un texte sur mon travail, me dit, la première fois qu’il me pose des questions :"Écoute, je vais te poser des questions cons", je lui réponds "Je vais te faire des réponses cons". On commence comme ça. Et ensuite, il me demande "Pourquoi as-tu mis du vert, là ?". On déroule la pelote. "J’ai mis du vert là parce qu’il y avait un rouge là-bas et qu’il avait besoin de sa complémentaire, il se sentait trop seul." "Ah bon ?", et grâce à sa série de questionnements, tout à coup, je dis des tas de choses sur ma peinture. Il me posait vraiment ces questions, "pourquoi tu as mis du vert là, je ne sais pas, je ne comprends pas. Je trouve cela formidable, c’est de la magie pure, ça me touche. Mais pourquoi tu l’as mis, comment ça vient, ça ?" 
Et par son questionnement, je peux répondre des tas de choses qu’il ne savait pas, que personne ne savait dire… Et je le découvre, lui, comme un mécanicien, et je comprends ce que c’est qu’une machine désirante. C’est une vraie machine : en me demandant pourquoi j’ai mis du vert là, il me fait enlever un boulon. Je dis "oh parce qu’il y avait un rouge là", j’enlève un autre boulon. Alors je le mets là, je fais gaffe parce qu’il y a des pièces qui se détachent, je les mets là, à chaque fois qu’il me pose une autre question, "ah oui mais alors pourquoi ?", "parce que tu avais vu le truc", "ah bon, oui, mais alors, etc.". A la fin, tout est là mais c’est pas le tableau. Toutes les pièces détachées du tableau sont là, c’est fascinant, et puis après, il faut tout remonter.

Les grands peintres sont des politiques, toujours. Tout artiste qui ne prend pas le politique comme une donnée du réel ou celui qui pense ne pas faire de politique se situe à droite en général. C’est pas une découverte. Source : Contemporart

 

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