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Émile Friant : De la Lorraine aux Enchères
Émile Friant : l'héritage artistique d'un naturaliste visionnaire
Jeunesse et formation en Lorraine : un artiste précoce
Né à Dieuze en Lorraine en 1863, Émile Friant a déménagé à Nancy en 1870 avec sa famille en raison de l'invasion prussienne. Alors qu'il fréquentait l'école professionnelle de l'Est, il a attiré l'attention de Théodore Devilly, directeur des Beaux-Arts de Nancy, et a été admis. Grâce à cet apprentissage et à son talent naturel, le jeune Émile a exposé au salon des Beaux-Arts de la ville en 1878, à l'âge de quinze ans, notamment avec une représentation de la Porte Saint-Georges, exposée au palais des ducs de Lorraine.
Des débuts prometteurs en peinture à la transition vers la gravure
Comme Jules Bastien-Lepage, autre peintre lorrain qui l'a précédé, Émile Friant, en arrivant à Paris, a exposé des peintures traitant de sujets lorrains ainsi que des portraits de collectionneurs proches, comme les frères Coquelin.
S'intéressant à la gravure dès 1883, il a gravé à la pointe sèche et à l'eau-forte cinq plaques de cuivre. Son style, jugé trop réaliste, était en fait symptomatique de son naturalisme, le rapprochant de la précision photographique, une invention qui le fascinait et se répandait à l'époque.
Boursier de voyage en 1886, il a parcouru plusieurs pays, dont la Hollande, l'Italie, Malte et Tunis. En parallèle, Friant a été récompensé à plusieurs reprises, obtenant la médaille d'or de l'exposition universelle de 1889 avec "La Toussaint" et la Légion d'Honneur.
Déclin des honneurs et évolution artistique
Refusant de suivre les nouveaux styles émergents comme le fauvisme ou le cubisme, Émile Friant a connu ses derniers honneurs à la fin du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, il a développé son activité de graveur, préférant la pointe sèche, avec plus de soixante-dix sujets différents gravés jusqu'en 1913.
Devenu professeur aux Beaux-Arts de Paris en 1906, il a été élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1923, décédant en 1932.
Un naturalisme vivant jusqu'à nos jours
Le style pictural d'Émile Friant est hypnotique, démontrant une maîtrise technique évidente. Malgré une apparente spontanéité du chevalet et du cadrage, l'image trouve son harmonie dynamique, suggérant un ailleurs. Ses gravures, avec de nombreux portraits, présentent une approche photo-réaliste des visages, contrastant souvent avec le caractère plus croquis du reste de l'image.
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