Maurice Loutreuil
Issu d’une famille de notaires sarthois, Maurice Loutreuil (1885-1925) monte à Paris en 1909 alors que des artistes du monde entier commencent à venir y confronter leurs regards et leurs différences.
Georges-André Klein
Peintre voyageur à part entière, Georges André Klein (1901-1992) nous donne le choc des émotions successives. Portraits de femmes du désert, traditions du plus profond du Maghreb, Taroudant, Boussaâda, autant de visages chargés de gravité dans un décor de ferronneries en volutes, d’étoffes chamarrées, de mosaïques et de bijoux.
Peindre pour lui a toujours été un engagement profond, mêlant le drame et la joie, drame de se confesser totalement dans une oeuvre sans arrière-penssée, sans accorder la moindre concession au goût du moment, sans céder un tant soit peu à la mode.
« Ayant reçu le prix de l’Afrique du Nord en 1939, G.A. Klein séjourne en Algérie pendant les années de guerre, en particulier à Oran, où il expose souvent et dans le Sud Algérien à Ghardaïa. »*
Revenu en France en 1945, il part à nouveau au Maroc en 1952 puis séjourne en Italie et en Espagne avec Caillard. En 1958, il fait son second voyage à Madagascar où il rencontre sa femme Victoire à Amboasary.
Ben Vautier
Ben Vautier naît le 18 juillet 1935 à Naples. Après avoir séjourné dans plusieurs lieux et dans plusieurs pays pendant des années, la famille Vautier s’établit à Nice en 1949. C’est sous l’influence d’Yves Klein, de Marcel Duchamp et des Nouveaux Réalistes que Ben Vautier commence à développer un style artistique personnel se basant sur celui de Dada.
A la fin des années 50, il crée des œuvres qui, bien avant Andy Warhol, comportent des variations sur le motif d’une banane extrêmement simplifiée. L’artiste crée en outre des tableaux composés d’un grand nombre d’éléments individuels et rappelant les machines de Jean Tinguely. Les indications et les explications ajoutées désormais à l’objet sous forme d’écriture manuscrite à l’aide d’une couleur pâteuse criarde jouent déjà un rôle important et deviennent la griffe de Ben Vautier.
De 1958 à 1973, l’artiste dirige un magasin de disques à Nice surnommé le "dépôt" et qui fait sensation en raison de sa façade décorée et de son aménagement intérieur. En 1959, Vautier fonde la revue "Ben Dieu", l’année suivante a lieu la première exposition individuelle "Rien et tout" dans le "Laboratoire 32" au premier étage de son magasin.
Se basant sur les "Readymades" de Duchamp et sur la conclusion qu’une œuvre d’art peut être uniquement identifiée par la griffe de l’artiste, Ben Vautier signe tout ce qui lui tombe entre les mains jusqu’en 1962, il signe également les œuvres d’autres artistes et son propre corps. Cette action se termine finalement par une déclaration de Vautier qui affirme désormais ne plus rien vouloir signer.
Outre Al Hansen et John Cage entre autres, Ben Vautier fait aussi partie des membres précurseurs du mouvement Fluxus de 1962 à 1970. Il est présent dans les festivals Fluxus internationaux et se montre dans de nombreuses manifestations publiques ainsi que dans de nombreux événements artistiques. L’artiste alors bien établi devient le mentor de la jeune "Figuration libre" à qui il donne également ce nom dans un article destiné à la revue "Flash Art" en 1981. La période de création qui suit est marquée par la création de tableaux en acrylique sur lesquels Ben Vautier combine l’écriture et des éléments de bandes dessinées.
Les années 90 sont marquées par divers œuvres regroupées : la série des "totems", des sculptures assemblées de différents objets d’usage courant montés en forme de poteaux et, en 1991, les "Oiseaux", assemblages de matériaux s’apparentant justement à des oiseaux. Vautier achève en outre des compilations formées d’objets "Ben" créés à partir des années 60, il les monte sur les supports de représentation les plus variés et les commente.
L’artiste est présent dans de nombreuses expositions aussi bien en France qu’à l’étranger et des rétrospectives témoignent du succès qu’il connaît. Ben Vautier vit et travaille à Nice. Source